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Des vaches productives en toute simplicité et efficacité

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Des vaches productives en toute simplicité et efficacité

Légende de la photo : “un passage canadien fait maison pour faciliter la circulation du matériel”

Installés sur un système laitier intensif, dans l’Ille et Vilaine, Valérie et Hervé Boudet, ont toujours raisonné leur choix pour allier productivité des vaches, simplicité de la conduite et efficacité économique. Retour sur quelques pratiques marquantes.

L’exploitation visitée est assez représentative des exploitations intensives bretonnes : 61 vaches laitières prim’holstein à 8300 l/VL (500 000 litres vendus), 88 ha de SAU dont 40 ha de culture de vente et 48 ha de surfaces fourragères (21 ha de maïs ensilage et 27 ha de prairies temporaires). Le couple et un salarié à mi-temps travaillent sur cette structure.

Une stratégie globale réfléchie

Avant de s’installer, Hervé a exercé une activité salarié (mécanique automobile puis  agricole). En 1992, il s’installe hors cadre familial (38 ha -260 000 l). Il s’associe ensuite avec son beau-frère, exploitant également,  en regroupant les 2 exploitations. En 1998, le GAEC est dissous et Hervé revient sur l’exploitation initiale. Son épouse Valérie s’installe en 2003. En 2012, un atelier volailles de chair label rouge est créé. Les surfaces de l’exploitation et le contrat laitier évoluent au fil des années pour arriver aujourd’hui à  88 ha et 500 000 l.

Dès son installation, Hervé a toujours cherché à orienter ses choix autour de 3 finalités :

  • une exploitation efficace économiquement,
  • limiter les achats extérieurs,
  • contenir la charge de travail.

 

Pour y parvenir, le couple s’est d’abord attaché à valoriser les bâtiments existants, seuls une rallonge du bâtiment vaches laitières et un agrandissement de la salle de traite ont été réalisés. Ils ont également mis en commun, avec les exploitants voisins une grande partie du matériel à travers une CUMA (fenaison, travail du sol).

Sur l’atelier lait, si la productivité des vaches n’a jamais été remise en cause, la recherche d’une conduite technique simple et efficace a toujours été une priorité, notamment en travaillant sur une bonne valorisation de la ration de base.

Le tourteau de colza : seul concentré acheté sur l’exploitation

Le maïs ensilage reste la base de l’alimentation hivernale des vaches laitières. Il représente environ 2/3 de la ration de base. Le complément est apporté sous forme d’ensilage d’herbe et depuis 2 ans, 1 ha de betteraves fourragères est implanté et distribué sur le début d’hiver. Sur cette période, le seul concentré apporté est du tourteau de colza, à hauteur de 3,8 kg/jour/vache en moyenne. De l’orge autoconsommée est uniquement distribuée pour les vaches en début de lactation.

Au pâturage : plus de 50% d’herbe pâturée = arrêt du tourteau de colza

La gestion économe du concentré se met réellement en place pendant la période de pâturage. Après une mise à l’herbe précoce (habituellement vers fin février) et une phase de transition, le silo de maïs est fermé jusqu’à la reprise des 1ers vêlages (fin-juin, début juillet). Les exploitants disposent jusqu’à 55 ares accessibles par vache. Pendant cette période, aucun concentré n’est distribué. Ensuite, une complémentation en maïs ensilage à l’auge est reprise,  en plus de l’herbe pâturée. Et tant que celle-ci représente au moins 50% de la ration, l’impasse en correcteur azoté se poursuit.

Au final, la productivité des vaches est de 8300 l/ an avec 880 kg de concentrés.

Enfin, comme l’unique concentré acheté sur l’exploitation est le tourteau de colza, cela a également permis aux exploitants d’intégrer la démarche lait issus d’animaux nourris sans OGM mise en place par sa laiterie .

Et le travail ?

Pour contenir la charge de travail, mais aussi pour avoir une gestion technique cohérente, les exploitants maintiennent des vêlages relativement groupés, principalement de juin à novembre et s’organisent pour ne pas avoir de vêlages de janvier à mars. Côté alimentation, en hiver, il y a 6 distributions par semaine (impasse le dimanche et une distribution par jour le reste de la semaine).

Un salarié à mi-temps vient également conforter la gestion du travail sur l’exploitation.

Des résultats économiques au rendez-vous

Sur la campagne 2017, l’Excédent Brut d’Exploitation représente 110 000 € (résultats hors atelier volailles). Il représente 50% du produit brut. Ces bons résultats sont la traduction de l’intensification raisonnée recherchée par les exploitants : un niveau élevé de produit/ha (3000 € en 2017) tout en veillant à une gestion rigoureuse des charges. A titre d’illustration, les charges proportionnelles ne représentent que 30% du produit brut.

Après annuités, le disponible d’exploitation, qui a pour objectif d’assurer les besoins de prélèvements privés des exploitants et de couvrir les besoins d’autofinancement représente 73 500€.

Sans sortir des sentiers battus, mais avec des choix simples, une gestion rigoureuse et en respectant quelques fondamentaux (fourrages de qualité notamment), Hervé et Valérie Boudet ont réussi à mettre en place un système performant économiquement. Même si notre contexte pédoclimatique Grand Est est différent, la stratégie mise en œuvre peut largement trouver une transposition dans vos exploitations.

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Cécile GOISET

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