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Faut-il vraiment traire les vaches toutes les 12h ?

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Faut-il vraiment traire les vaches toutes les 12h ?

La traite représente 50% du temps d’astreinte d’un élevage laitier. Elle intervient généralement le matin et le soir et durant 365 jours par an. Face à la volonté pour des éleveurs de se dégager plus de temps libre (vie de famille, vacances, loisirs …), les stations expérimentales professionnelles laitières du grand Ouest ont étudié l’impact du nombre de traites et de leur intervalle sur la production laitière.

Pour que les horaires de traite ne soient plus vécus comme une contrainte et pour rendre le métier plus attrayant (installation et embauche de salariés), plusieurs voies sont possibles en fonction du contexte et des objectifs de l’éleveur : déléguer (être plusieurs associés à traire), diminuer le nombre de traites (ou aménager les horaires de traites), mécaniser, robotiser ou  réaménager l’outil de traite (luminosité de la salle de traite, confort de travail …)

Un intervalle moyen de traite proche de 10h30

L’intervalle de traite correspond au temps entre le branchement de la 1ère vache lors de la traite du matin et le branchement de la 1ère vache lors de la traite du soir.

On constate que les habitudes pèsent lourd. Une enquête menée en Bretagne met en avant la crainte des éleveurs sur la santé et le bien être des vaches s’ils réduisaient cet intervalle.

Figure 1 : répartition des intervalles de traite entre traite du matin et du soir (%)

Pourtant des essais menés par l’INRA en 2006 montre l’absence d’impact sur les performances laitières jusqu’à 7h d’intervalle.

13 traites par semaines : monotraite du dimanche

Le passage en monotraite hebdomadaire a des effets sur les performances laitières : -5% de lait avec un peu plus de taux et un effet sur le niveau de cellules le lundi et le mardi.

Afin de réduire l’impact de la monotraite du dimanche, il faut limiter (si possible) les intervalles de traite à 21h : par exemple, traire plus tard le samedi soir, décaler la traite en milieu de journée le dimanche et traire plus tôt le lundi matin.

10 traites par semaine : 3 traites en 2 jours 

Elle permet d’avoir des  « horaires de bureau » 1 jour sur 2 ce qui peut faciliter la vie de famille. De plus, cette technique n’a pas d’impact sur les performances laitières et diminue les problèmes de boiterie grâce à moins de déplacement et d’attentes pour les vaches laitières.

Cette solution est souvent temporaire car les horaires sont décalés : exemple Jour 1 à 5h et 21h, et jour 2 à 13h

Un intervalle de 6h30 pour des journées de 8h

Il est possible d’adapter les horaires de traite aux horaires de bureau (35h / semaine) : la traite du matin a lieu vers 9h et la traite du soir vers 15h30 soit 6h30 entre deux traites.

Les vaches s’adaptent rapidement malgré une diminution de la production durant le 1er mois (écart de production négligeable après cette phase d’adaptation) et une perte de 1g/l de taux protéique. C’est la durée de la nuit qui pénalise la production laitière

Aucun impact sur la santé et le comportement des vaches laitières n’a été constaté. L’ingestion totale de matière sèche, le poids, l’état corporel, l’état de santé de l’animal, le comportement (attente de la traite par exemple) ou le nombre de cellules sont identiques par rapport à un intervalle de 12h.

En l’absence de modifications des pratiques d’élevage et après un temps d’adaptation du troupeau cette technique permet plus de flexibilité et facilite l’emploi d’un salarié avec des « horaires de bureau ». Avec un intervalle de 6h30 il y a un léger impact économique principalement lié au taux protéique mais dès 7h d’intervalle il n’y a plus d’impact sur la production laitière.

7 traites par semaine : la monotraite 

Durant tout ou partie de l’année, elle permet de diminuer de 20% le travail d’astreinte et de libérer les soirées.

On constate une nette amélioration de la reproduction et de l’état des vaches. La quantité de lait produite est, en revanche pénalisée de 25%. Moins dilué les taux sont améliorés. Avec un intervalle de traite de 24h les cellules augmentent.

La monotraite peut aussi s’effectuer sur uniquement un lot de vaches laitières ou sur une période donnée de l’année : vache en fin de lactation par exemple.

Cette technique nécessite d’avoir un troupeau sain en cellules (<150 000 cellules/ml) et une ration très économe.

Si on veut produire la même quantité de lait il faut donc augmenter le taille du troupeau et, ce faisant, s’assurer d’avoir un bâtiment adapté.

Les vaches s’adaptent mais il faut conserver une certaine régularité dans les horaires et avoir un troupeau sain. ATTENTION aux horaires du laitier et de traite en l’absence d’un tank tampon !

Ces techniques sont réversibles et sans investissement. Elles représentent une réponse face au manque d’attractivité de la profession : plus de flexibilité et des horaires de travail compatibles avec une vie de famille (ou autres responsabilités). La légère perte économique peut être compensée par une meilleure qualité de vie.

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